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Nouvelle vie

16 septembre 2018

Deuil imparfait

Ces dernières semaines, j'étais d'une sérénité insolente. Je ne sais si c'était l'été, les vacances, l'arrêt de l'analyse sur cette période qui faisait que je ne prenais le risque de déclencher aucune tempête intérieure. Peut-être qu'avec la reprise des séances, j'ose m'aventurer sur des territoires inconnus... ou trop connus.

Je parviens difficilement à comprendre ce qui a pu provoquer un tel ouragan émotionnel. Ces retrouvailles falimiales avec Thomas, la remise des clefs prochaine de l'appartement de Versailles.. m'ont dévastée.

Comme si des choses enfouies depuis trop longtemps faisaient soudainement surface. Je suis terrassée par la violence de ces émotions : colère, jalousie, tristesse.. Colère surtout, une immense colère.

Je suis habitée par ce sentiment d'exclusion. Comme si on me refusait la filiation la plus chère à mes yeux. Comme s'ils réalisaient enfin leur fantasme le plus absolu, ce qu'ils ont toujours insconsciemment souhaité : que ma mère n'existe pas, et à travers elle sa filiation.

Je rumine sur les objets que se sont accaparés Julie et Claire, sans vergogne, mais assurément poussées par leurs parents. 

Je comprends que l'épisode du studio de Maman, de son abus de faiblesse, n'était que le prémisce de ce qui allait se passer par la suite.

Je pense au fait que je n'ai pas le droit, selon Pierre, de revendiquer un livre. Alors que ses enfants ont récupéré les objets les plus précieux de l'appartement.

Je sais, intérieurement, tout cela.

Mais je reste statique, impuissante, incapable de me lancer dans le combat. Je ne sais pas si je parviendrai à entrer dans ce conflit que je sais pourtant inéluctable. De quoi ai-je peur ? Qu'est ce qui me retient ?

Je réalise que l'immobilisme me dévastera peut être davantage que l'action, quitte à ce qu'elle soit longue et peut être perdue d'avance.

Il y a peut-être des combats qu'il faut savoir livrer pour un autre but que celui de les gagner.

Jusqu'à présent je me disais qu'il ne s'agissait pas de mon combat, mais de celui de ma mère.

Mais aujourd'hui je dois voir les choses en face : je suis également une cible.L'histoire de la donation du Guili m'a plongée dedans. 

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6 août 2018

Besoin de me raconter

Avec l'analyse, voici bientôt 4 ans que je n'écris plus régulièrement.

A la faveur de la pause estivale, le besoin se fait de nouveau sentir.

Bien sûr, cela ne se peut faire dans la lignée de mes précédents fils. Trop de chemins parcourus depuis... 

De nouveau, je me proclame "nouvelle", mais le suis-je vraiment ?

Il s'est passé tellement de choses en l'espace de ces dix dernières années, que celle que j'étais avant m'apparaît comme étrangère..

A l'image de cette année scolaire écoulée. Oui, je compte en année scolaire maintenant.. mais surtout parce que l'été avec son temps d'arrêt si précieux est incontestablement le seul moment de l'année où l'on peut faire le point. Prendre le recul nécessaire. Et quand je regarde les 11 mois qui viennent de s'écouler je suis prise d'une sorte de vertige. Une course folle vient de s'achever. Je ne sais pas comment j'ai pu gérer tout cela. 

En ce moment un évènement surtout me revient à l'esprit : ma fausse-couche de cet hiver. Tout à l'heure j'essayais de compter à quel stade de ma grossesse je devrais me trouver si seulement si... Et j'ai de suite arrêté mon macabre calcul. L'injustice bouillonne toujours en moi. Je pense à celles de mon entourage qui sont parvenues à enfanter, quand l'envie leur en a pris. Pourquoi pas moi ? Pourquoi cela m'apparaît-il comme quelque chose d'inatteignable, qui m'est interdit ? 

 

Les mots de ma mère de la semaine dernière résonnent en moi : "tu es vraiment sûre d'en vouloir un 2e ? Tu te rends compte que quand il aura 20 ans tu en auras 58 ?"

L'explication se trouve ici.. et je le sais.

L'interdit originel d'être femme. 

 

  

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